Le pire est l'actuel accident nucléaire. Là, on constate une faille (sans mauvais jeu de mot). Le problème de l'information qu'on reçoit ou qu'on nous concocte est quelle n'est pas forcément véridique. Imaginez que la population française se pose les bonnes questions quant aux protections des centrales françaises...
Francis, si le mot faille est pris au sens propre du mot, il semblerait qu'il ne s'agisse pas d'une faille dans l'enceinte de confinement, mais peut-être, ( c'est trop tôt pour l'affirmer) une explosion du béton de celle-ci, dûe à une surpression gazeuse à l'intérieur de l'enceinte.
Cette surpression peut avoir plusieurs origines, dont celle qui semble le plus probable à cette heure, d'une fusion du réacteur suite à un défaut de refroidissement.
Les systèmes de sécurité ont parfaitement fonctionnés, c'est à dire que le réacteur s'est mis immédiatement à l'arrêt, suite à l'élévation de température constatée.
C'est un peu, toute proportion gardée comme une RTO dans le domaine aéronautique. (action suite à la dérive d'un capteur ou d'une valeur de référence constatée).
La question que tu semble vouloir aborder est de savoir comment
NOS centrales réagiraient en de pareilles circonstances? Et bien de la même manière à causes identiques.
Nos enceintes de confinement sont étudiées (béton et structures) pour pouvoir résister soit à la chute d'un aéronef dessus (encore faut-il savoir exactement de quel type d'aéronef il s'agit, Cessna 150 ou d'un 777... ) soit pour résister à ce que l'on appelle un auto-missile c'est à dire la projection de tout ou partie du matériel qui se trouve à l'intérieur.
Un des incidents les plus graves qui puissent se produire à l'intérieur de ces enceintes, est ce que l'on appelle une RTGV (Rupture de Tubes Générateur de Vapeur). On pourrait comparer, encore une fois, toutes choses égales par ailleurs, une RTGV à une perte des 2 GTR au décollage (style l'Hudson)...
Ici, c'est le circuit primaire (refroidissement du coeur) qui n'est plus été assuré suite à l'arrêt des turbines. Arrêt causé par le tremblement de terre et/ou le tsunami.
Certes il existe un circuit "B", ou les turbines sont alimentées par des groupes électrogènes. Mais avec une vague de plus de 10 mètres de hauteur, ceux-ci se sont retrouvés HS...
Là, ça se gâte, car le coeur du réacteur, même si celui-ci s'est mis en arrêt, a besoin d'être encore refroidit...
En l'absence du refroidissement nécessaire, celui-ci (plus exactement les crayons de combustibles à l'intérieur du coeur) sont entrés en fusion, entrainant vraisemblablement une fusion du réacteur. Et donc émission de vapeur d'eau et d'hydrogène à l'intérieur de l'enceinte de confinement.
Celle-ci réagit alors comme une vulgaire cocotte minute. La soupape s'ouvre pour faire baisser la pression à l'intérieur. Si la baisse de pression n'est pas suffisante, au bout d'un moment, l'enceinte explose.
Nous avons un certain nombre de centrales nucléaires en bordure du littoral (Penly, Paluel, Flammanville).
En cas de tsunami, elles réagiraient exactement de la même façon... A la différence près, qu'au vu des plaques terrestres, le risque de glissement et donc de tsunami en France est vraiment infime...
Alors faut-il constuire d'immenses murs de béton tout le long du littoral qui borde nos centrales ?..... Je ne crois pas que ce soit la bonne solution....
Accepter le risque? peut-être (on en revient à un autre topic sur l'acceptation d'un risque "raisonnable"....)
Ce qui est sûr, c'est que le japon n'est pas un amateur en matière de nucléaire, que la technologie de leurs centrales est une des meilleures au monde et que leur culture sûreté est aussi à l'abri de tout soupçon.
Alors peut on se prémunir de tout et à tout prix?..... La question reste posée....
Excusez-moi si j'ai été un peu long sur mes explications, mais le sujet est un peu complexe....