USA : conséquences du shutdown sur le contrôle aérien
Posté : vendredi 10 oct. 2025 11:31
FAA en sous-effectif : le huitième jour du shutdown perturbe le trafic aérien aux Etats-Unis
Aux États-Unis, la paralysie partielle des administrations fédérales – entrée dans son huitième jour – commence à se faire sentir dans le ciel. Le manque de contrôleurs aériens, accentué par le shutdown, provoque des retards dans plusieurs grands aéroports, faisant craindre un effet domino sur le trafic aérien national.
Mercredi soir, trois grands centres de contrôle du trafic aérien étaient en sous-effectif, selon les données publiques de planification de la FAA (Federal Aviation Administration). À l’aéroport Ronald Reagan Washington National (Washington DC), la tour de contrôle devait fonctionner de 17h à 22h avec une équipe réduite. L’autorité prévoyait des retards « probables » pour les arrivées, d’une durée moyenne estimée à 31 minutes. La situation est particulièrement sensible à cet aéroport, marqué par le tragique accident du 29 janvier — une collision entre un hélicoptère militaire et un appareil régional d’American Airlines ayant coûté la vie à 67 personnes — ainsi que par une série d’incidents graves depuis.
Au Newark Liberty International Airport (New Jersey) qui dessert New York, les contrôleurs manqueront également à l’appel entre 18h et 21h, avec des retards estimés à une demi-heure. Le matin même, un premier déclenchement d’alerte (« staffing trigger ») avait été constaté entre 7h et 9h.
À Orlando, la gestion des approches devait aussi être affectée en soirée (20h à 23h), limitant la capacité de traitement des vols entrants et sortants. La FAA rappelle que le sous-effectif ne se traduit pas systématiquement par des retards : des réacheminements ou ajustements de trafic peuvent atténuer l’impact, mais la sécurité prime.
Symptômes d’un système fragilisé
Si la cause exacte des absences n’a pas été précisée, le Department of Transportation fait état d’une augmentation des congés maladie chez les contrôleurs depuis le début du shutdown. Cette tension s’inscrit dans un contexte plus large : la pénurie chronique de contrôleurs aux États-Unis, malgré le recours régulier aux heures supplémentaires obligatoires. Les contrôleurs font partie des employés fédéraux « essentiels » devant travailler même sans rémunération. Leur prochain relevé de paie, prévu mardi, ne couvrira que les heures effectuées avant le début de la paralysie budgétaire.
« Les contrôleurs aériens feront tout leur possible pour assurer leur mission, sauver des vies et accomplir leur travail au quotidien », a déclaré Nick Daniels, président de la National Air Traffic Controllers Association (NACA) à CNN. « Les contrôleurs aériens ne déclenchent pas une fermeture et nous ne la mettons pas fin. Ce sont les politiciens qui déclenchent la fermeture, et ils sont les seuls à pouvoir y mettre fin.»
Source : https://www.air-journal.fr/2025-10-09-f ... 66319.html
J'ai vécu deux shutdown pendant mon postdoc en Californie et c'est vraiment bizarre comme situation quand on est Européen. En tant que chercheur, je n'étais pas considéré comme "essentiel" et j'ai fini par être payé mais je ne'nn garde pas un bon souvenir.
Dans mon cas c'était anecdotique mais dans le cas du contrôle aérien, cela prend une tout autre dimension.
Les USA sont en train de sombrer dans le chaos (le secteur de la recherche est sinistrée et il faudra 10 ans pour revenir au statut quo ante).
Spoutnick
Aux États-Unis, la paralysie partielle des administrations fédérales – entrée dans son huitième jour – commence à se faire sentir dans le ciel. Le manque de contrôleurs aériens, accentué par le shutdown, provoque des retards dans plusieurs grands aéroports, faisant craindre un effet domino sur le trafic aérien national.
Mercredi soir, trois grands centres de contrôle du trafic aérien étaient en sous-effectif, selon les données publiques de planification de la FAA (Federal Aviation Administration). À l’aéroport Ronald Reagan Washington National (Washington DC), la tour de contrôle devait fonctionner de 17h à 22h avec une équipe réduite. L’autorité prévoyait des retards « probables » pour les arrivées, d’une durée moyenne estimée à 31 minutes. La situation est particulièrement sensible à cet aéroport, marqué par le tragique accident du 29 janvier — une collision entre un hélicoptère militaire et un appareil régional d’American Airlines ayant coûté la vie à 67 personnes — ainsi que par une série d’incidents graves depuis.
Au Newark Liberty International Airport (New Jersey) qui dessert New York, les contrôleurs manqueront également à l’appel entre 18h et 21h, avec des retards estimés à une demi-heure. Le matin même, un premier déclenchement d’alerte (« staffing trigger ») avait été constaté entre 7h et 9h.
À Orlando, la gestion des approches devait aussi être affectée en soirée (20h à 23h), limitant la capacité de traitement des vols entrants et sortants. La FAA rappelle que le sous-effectif ne se traduit pas systématiquement par des retards : des réacheminements ou ajustements de trafic peuvent atténuer l’impact, mais la sécurité prime.
Symptômes d’un système fragilisé
Si la cause exacte des absences n’a pas été précisée, le Department of Transportation fait état d’une augmentation des congés maladie chez les contrôleurs depuis le début du shutdown. Cette tension s’inscrit dans un contexte plus large : la pénurie chronique de contrôleurs aux États-Unis, malgré le recours régulier aux heures supplémentaires obligatoires. Les contrôleurs font partie des employés fédéraux « essentiels » devant travailler même sans rémunération. Leur prochain relevé de paie, prévu mardi, ne couvrira que les heures effectuées avant le début de la paralysie budgétaire.
« Les contrôleurs aériens feront tout leur possible pour assurer leur mission, sauver des vies et accomplir leur travail au quotidien », a déclaré Nick Daniels, président de la National Air Traffic Controllers Association (NACA) à CNN. « Les contrôleurs aériens ne déclenchent pas une fermeture et nous ne la mettons pas fin. Ce sont les politiciens qui déclenchent la fermeture, et ils sont les seuls à pouvoir y mettre fin.»
Source : https://www.air-journal.fr/2025-10-09-f ... 66319.html
J'ai vécu deux shutdown pendant mon postdoc en Californie et c'est vraiment bizarre comme situation quand on est Européen. En tant que chercheur, je n'étais pas considéré comme "essentiel" et j'ai fini par être payé mais je ne'nn garde pas un bon souvenir.
Dans mon cas c'était anecdotique mais dans le cas du contrôle aérien, cela prend une tout autre dimension.
Les USA sont en train de sombrer dans le chaos (le secteur de la recherche est sinistrée et il faudra 10 ans pour revenir au statut quo ante).
Spoutnick