Dans le doute je reposte :UNIVERSITE PAUL SABATIER TOULOUSE
FACULTES DE MEDECINE
MEMOIRE POUR
LE DIPLOME INTERUNIVERSITAIRE DE SEXOLOGIE
Par
CHRISTINE DUPONT
LA SEXUALITE DES PILOTES D’AVION
Enquête sur le profil sexuel des pilotes de ligne comparé à celui des pilotes privés
Année 2004 JURY
Pr F. PONTONNIER, Responsable universitaire du Diplôme
Pr P. PLANTE, Responsable universitaire du Diplôme
Dr M. BONAL, Co-directeur d’enseignement
Dr C. CABANIS, Co-directeur d’enseignement
R. TREMBLAY, Co-directeur d’enseignement
Directeur de mémoire
TABLE DES MATIERES
SYNTHESE 4
INTRODUCTION 6
LES DONNEES DE LA LITTERATURE 6
...CONCERNANT LE PROFIL DE PERSONNALITE DES PILOTES 6
…CONCERNANT LES EXPERIENCES SEXUELLES EN VOL IMPLIQUANT DES PILOTES 8
…CONCERNANT LES CRASHS D’AVION 9
LE QUESTIONNAIRE : DE LA CONCEPTION A L’APPLICATION… 11
LA CONCEPTION 11
LE QUESTIONNAIRE 12
EXPLICATION SUR LE CHOIX DES QUESTIONS. 14
L’APPLICATION 14
LES RESULTATS 15
DISCUSSION 29
LES CONJUGOPATHIES 29
LES PRATIQUES SEXUELLES 31
TRANSEXUALISME 31
ORGASME EN VOL 31
LES RISQUES SEXUELS ET LEUR PREVENTION 32
LA SECURITE DES VOLS 32
LES SITUATIONS DE STRESS 32
LES CONSEILS MEDICAUX AUX PILOTES 32
LES PATHOLOGIES 33
LES FEMMES PILOTES 33
CONCLUSION 35
BIBLIOGRAPHIE 36
ANNEXES 37
INSOLITE 37
HUMOUR 37
ECHELLE DE HOLMES & RAHE 1967 39
ANALYSE STATISTIQUE 40
REGROUPEMENT DES VARIABLES DE L’ANALYSE MULTIVARIEE 41
SYNTHESE
Dans cette ville de Toulouse au passé et à l’avenir aéronautique, alors que je préparais parallèlement le diplôme inter-universitaire de sexologie et la licence de pilote privée, je me suis demandée en quoi la sexualité des pilotes de lignes (PL) pouvaient être considérée comme un facteur humain avec un potentiel retentissement sur les vols et en quoi le métier de pilote avec ses contraintes et ses avantages pouvaient influencer la sexualité de ces derniers.
Dans la littérature il est décrit une personnalité particulière des pilotes d’avions qu’ils soient pilotes professionnels ou qu’ils pratiquent le vol comme un loisir. J’ai donc choisi de comparer la population des pilotes de ligne à une population proche mais n’ayant pas les contraintes professionnelles c’est-à-dire les pilotes privés.
Leur comportement en matière de sexualité a été apprécié à partir d’un questionnaire d’enquête bâti selon le modèle de LAZARUS (BASIC IDEA) afin d’apprécier la globalité des comportements observables et non observables, c’est-à-dire les sentiments, sensations, représentations, connaissances, relations, risques, attentes et attitudes.
Au total, 103 personnes ont répondus soit 55 pilotes de lignes (PL)(dont une seule femme) et 48 PP. Cet échantillon ne peut être considéré comme représentatif de la population totale des pilotes mais reflète le profil de ceux qui ont accepté de répondre donc probablement d’une population plus ouverte et plus intéressée aux questions de sexualité.
L’analyse statistique des réponses a permis de relever une différence significative sur la fatigue après le vol pouvant empêcher les relations sexuelles.
Trois autres items laissent apparaître une tendance à la différence entre les groupes ;
- La notion de prise de risque pour sa santé, avec une prise de risque supérieure pour les PL (p=0.10).
- Le lien entre plaisir sexuel et attachement amoureux. Pour les PL le plaisir sexuel est moins lié à l’attachement amoureux (p=0.08).
- L’expérience d’orgasme en vol, bien que très rare (8%), est plus fréquent chez les PL (p=0.06). Ceci s’explique tout à fait par l’environnement ; présence de couchettes, d’un deuxième pilote et d’un système de pilotage automatique.
Une analyse multivariée a permis de caractériser deux groupes :
- Un groupe de pilotes de ligne qui déclarent une sexualité supérieure, pour qui le plaisir sexuel n’est pas du tout lié à l’attachement amoureux et qui ont une activité sexuelle lors des déplacements plus importante.
Ils déclarent une plus grande prise de risque pour eux même et une peur que leur sexualité nuise à leur(e) partenaire.
Ils sont plus fréquemment gênés par la fatigue et ils rencontreraient plus volontiers un sexologue.
- Un groupe de pilotes privés qui estiment avoir une sexualité plutôt inférieure, n’ont jamais été gênés par la fatigue, n’ont pas pris de risque pour leur santé et n’ont pas de crainte de nuire à leur partenaire.
Ils n’ont pas d’activité sexuelle avec d’autres partenaires et pensent que le plaisir sexuel est lié à l’attachement amoureux. Leur relation de couple est jugée peu ou pas satisfaisante, ils ne parlent pas de sexualité avec leur partenaire et ils n’iraient jamais rencontrer un sexologue.
Ce travail rapporte également des informations recueillies dans la littérature ou lors d’entretiens avec les pilotes et les médecins aéronautiques.
Les relations conjugales des pilotes de ligne sont malmenées par les horaires irréguliers et les déplacements. Les divorces sont fréquents avec des enjeux financiers.
Les relations extraconjugales sont présentes (au moins rarement) chez presque la moitié des pilotes de ligne ayant répondu. La gestion du risque fait partie du métier de pilote et semble s’appliquer dans le domaine de la sexualité par contre la maîtrise dont fait preuve le pilote aux commandes n’est pas revendiquée en matière de sexualité ; ils se disent alors « comme les autres »
La sexualité des pilotes n’a pas d’impact sur la sécurité des vols. Différents points ont été vérifiés :
Les éventuelles relations sexuelles pendant le vol n’ont pas d’impact du fait du pilotage automatique et du double poste de pilotage (commandant de bord et copilote)
Les perturbations à l’intérieur du cockpit sont contrôlées par la neutralisation des interférences extérieures (notion de cockpit stérile) notamment pendant les phases de vol délicates comme l’atterrissage
La fatigue physique secondaire à une activité sexuelle avant le vol n’intervient pas car au même titre que pour les autres causes de fatigue ou les problèmes imprévus le pilote peut demander à ne pas effectuer le vol. Rappelons que toute prise de risque vis à vis des passagers serait d’abord une prise de risque pour lui
Les problèmes sentimentaux ; ils font partie des facteurs de stress que le pilote a appris à gérer.
La relation du pilote de ligne avec la femme qu’il s’agisse d’une collègue pilote, de l’épouse, de la partenaire habituelle, des hôtesses, ou des partenaires potentielles apparaît comme très positive.
Il reste encore une question sans réponse :
« le pilote de ligne séducteur…est-ce un mythe ou une réalité ? »
- séducteur je ne sais pas mais séduisant sûrement.
INTRODUCTION
« Mais pourquoi avoir choisi ce thème là ? » Voilà la question qui m’était quasi systématiquement posée lorsque je dévoilais le sujet de ce mémoire.
Si mon interlocuteur était pilote il demandait ensuite : « mais qu’est ce que la sexualité des pilotes de ligne a de différent ?… nous sommes des gens comme les autres… ». Toutefois, après quelques minutes de discussion, il reconnaissait que… oui peut être…, les pilotes avaient une personnalité particulière et un environnement favorable…et que potentiellement la sexualité pouvait être différente.
Alors pourquoi ce sujet d’étude ?
A Toulouse, ville berceau de l’aéronautique, alors que je préparais la licence de pilote privée en même temps que le DIU de Sexologie, ce choix s’est imposé à moi tout naturellement. Il m’a semblé d’autant plus pertinent, que nous le verrons, il existe peu de données dans la littérature sur ce sujet.
Un des modules à l’examen théorique de la licence de pilote privée (le PPL :Private Pilote Licence) concerne les facteurs humains (1) c’est-à-dire les paramètres liés à l’individu pilote et susceptibles d’interférer avec la sécurité des vols. Je me suis donc demandée en quoi la sexualité des pilotes de ligne (PL) pouvait intervenir en tant que facteur humain et en quoi les contraintes ou avantages du métier de pilote pouvaient avoir un retentissement sur sa sexualité.
De plus l’image du pilote de ligne est celle d’un séducteur dans les bras duquel tombe les hôtesses. Est un mythe ou une réalité ?
Pour pouvoir relever les éventuelles particularités il était nécessaire de comparer les pilotes de ligne à une population témoin. J’ai choisi pour cela les pilotes privés (PP) qui sont des gens comme vous et moi et qui comme nous allons le voir ont une personnalité proche
LES DONNEES DE LA LITTERATURE
...concernant le profil de personnalité des pilotes
Paul A Graig, pilote, instructeur, consacre dans son livre « The killing zone : Why pilots die ? » (2) un chapitre sur la personnalité des pilotes. Dans cet ouvrage il analyse les différents facteurs responsables de la plus grande fréquence des accidents constatés pour les PP dans la tranche de 50 à 350 h de vol, la fameuse « killing zone ». Graig pose la question de savoir si les facteurs impliqués dans les accidents ont un lien avec la personnalité des pilotes. Les personnes qui volent ont des traits de personnalités différents des non pilotes. Ces traits se retrouvent chez les pilotes civils et militaires, les pilotes professionnels ou privés, chez les hommes et les femmes pilotes.
Pourquoi les pilotes volent-ils ? Pour le « fun », la passion, pour s’évader… ? en fait selon P.A. Graig, c’est plus profond que cela et difficile à mettre en mots. Graig dit « si nous sommes honnêtes avec nous-même, nous volons parce que voler réunit les ingrédients nécessaires à l’épanouissement de notre personnalité ».
Pour Eric Farmer dans ‘International Journal of Aviation Safety’, les pilotes sont tous des réalisateurs indépendants qui font preuve de compétence et qui prennent plaisir à réussir des taches complexes. La motivation à voler implique un besoin de prestige et de contrôle. Ce sont des passionnés qui recherchent l’excitation, le pouvoir, la vitesse, l’indépendance, les frissons et la compétition.
Dans Aviation, Space and Environmental Medecine, R A ALKOV parle du profil de et personnalité des pilotes. Les facteurs goût de l’aventure et attitude vis à vis de la prise de risque ont été trouvés significativement corrélés à la prévalence des accidents chez les pilotes. Le pilote sûr est en général mature, motivé pour réussir ce qu’il entreprend, un individu bien équilibré qui a une image de lui positive. C’est un actif capable d’assumer les challenges de la vie.
Joseph Novello et Zakhour Youssef ont réalisé une étude chez les pilotes hommes et femmes et identifié les caractéristiques (bonnes et mauvaises) de la personnalité des pilotes. Les voilà :
Réalisation/exploit : c’est-à-dire, la pulsion à accomplir des taches difficiles. Plus la tache est difficile plus grande est l’estime de soi. Les pilotes sont fiers d’eux même, mais c’est aussi pour cela qu’ils tentent parfois de passer sous un plafond bas de nuages !
Parade/étalage : demande de la reconnaissance de l’effort ; les pilotes aiment parler de leur expérience. L’exagération fait partie du jeu. Ils recherchent (forcent) le respect. C’est aussi ce qui les poussent à « wrombir » parfois imprudemment au dessus de la maison des amis.
Domination : le pilote aime le contrôle que lui donne le pilotage. L’autorité du commandant de bord est effective, il est seul maître à bord (« après Dieu » m’a dit mi-sérieux un commandant de bord d’Air France). C’est ce qui fait que le pilote aux commandes peut parfois ignorer une voie plus sûre
Changement : le pilote aime faire des choses nouvelles mais pas les taches répétitives, chaque vol est un nouveau challenge. C’est pour cela qu’il oublie parfois les check-lists. (liste de vérifications à effectuer à différents moments du vol).
Aventure : le pilote aime faire ce que les autres rêvent seulement de faire. Il brave les éléments. Voler lui permet d’étancher sa soif d’aventure mais ceci peut parfois engendrer des erreurs de décision
Déférence : le pilote préfère assumer plutôt que de se soumettre. Il n’aime pas la critique car cela signifie qu’il n’a plus le contrôle. L’autorité c’est lui et il impose ce qu’il décide même si parfois c’est une erreur.
Ordre : ce n’est pas une priorité pour les pilotes. Ils oublient parfois les détails, certains points de navigation. L’organisation du cockpit n’est pas une priorité.
Endurance : ce qui reste identique, inchangé pendant de longues périodes est vécu comme inconfortable. Il faut pourtant de l’endurance pour être pilote, il faut s’accrocher c’est pour cela que tous les élèves pilotes n’arrivent pas au bout.
…concernant les expériences sexuelles en vol impliquant des pilotes
Dans l’ouvrage de Chris Streisand « Aventures au septième ciel » (3), sont rapportées des aventures sexuelles vécues dans les avions. Certaines de ses aventures concernent des pilotes de ligne avec des passagères ou des hôtesses en vol, l’endroit où à lieu l’acte sexuel pouvant être en cabine ou dans les couchettes. Toutefois deux des aventures rapportées ont eu lieu dans le cockpit, il s’agit une fois d’un pilote de ligne et une fois d’un pilote privé : voici les histoires résumées
Guillaume, industriel, pilote privé emmène pour le week-end sa maîtresse de Belgique à Deauville. Ce sera un vol IFR (vol aux instruments) sur un avion bimoteur. Après décollage, les premiers échanges verbaux portent sur leur empressement à arriver à l’hôtel pour faire l’amour. Puis ce sont des effleurements et des caresses. Elle lui recommande de garder les mains sur le manche, il lui explique que le pilote automatique est capable de guider l’avion d’une balise à l’autre et qu’ils sont sous la surveillance d’un radar. Donc tout va bien, le pilote n’a rien à faire, ils ont 20 minutes tranquilles devant eux. Ils plaisantent, se disent des mots tendres, essaient de se convaincre que ce serait trop dangereux de faire l’amour en vol, mais ils laissent monter l’excitation. Elle caresse son pénis, il descend son pantalon, recule son siège, mais le cockpit est trop exiguë. Faute de place, ils adoptent la masturbation réciproque. L’échange est agité et la belle passagère va sans s’en apercevoir couper le contact général radio, ce qui arrête certains instruments de radio-navigation et le contact radio avec le sol.
L’avion dévie imperceptiblement de sa route. Guillaume devait rappeler le sol à la verticale de Rouen, il ne le fait pas, il dérive vers Dieppe… Au sol les contrôleurs voyant l’avion sortir de sa route essaient en vain de contacter Guillaume…
Heureusement, en reprenant ses esprits après l’orgasme le pilote se rend compte immédiatement que quelque chose ne va pas. Il identifie rapidement le problème, remet l’interrupteur sur ON et reprend contact avec le sol. Pas fier du tout, il explique ce silence par un problème électrique.
A l’arrivée un comité d’accueil l’attend, il devra s’expliquer longuement avec les autorités qui finalement accepteront ses explications. L’aventure s’est ici bien terminée mais on devine que ces ébats auraient pu avoir de graves conséquences.
Robert K Cultivant est commandant de bord sur un 767 sur un vol New York Bruxelles. Dès l’embarquement il remarque une passagère au physique fort agréable et pendant le vol lui propose de venir visiter le cockpit. La passagère Cynthia honore l’invitation. Le commandant lui propose du champagne qu’elle accepte. Ce sera soda pour lui. La conversation va bon train bien alimentée par le champagne. La passagère bien éméchée caresse le cou du captain. Celui-ci suggère alors au copilote de faire un tour en cabine.
Ensuite c’est l’escalade, Cynthia entreprend une fellation en étant assise sur la console centrale, sur des dizaines de bouton radio. Le commandant n’ayant pas su refuser la supplie d’aller vite, mais au moment de l’éjaculation elle a un mouvement brusque de retrait et heurte la commande de profondeur qui subit donc une pression inhabituelle ; le Boeing plonge vers le sol , le pilote automatique réagit et le captain reprend les commandes.
Il reprend rapidement le contrôle et allume les consignes signalant aux passagers une turbulence.
Le copilote revient en courant et demande s’il y a un problème. Il comprend vite la situation et reprend sa place aux commandes.
La passagère regagne sa place, l’hôtesse explique aux passagers que tout va bien, il s’agissait d’une zone de turbulence imprévue…
D’autres relations sexuelles sont collationnées sur le site internet www.milehighclub.com (4). C’est le site du MHC (Mile High Club) regroupant tous les pilotes, hôtesses, stewards et passagers qui ont eu un rapport sexuel à une altitude supérieure à un mile (5280 pieds soit environ 3000 mètres).
Je listerai seulement quelques expériences rapportées par des pilotes en commande qui toutes se passent aux USA où l’aviation légère est très développée.
Le 31 dec 1998, dans un Cessna 172, rapport sexuel entre le pilote et sa partenaire entre les deux sièges avant.
Deux autres cas sont rapportés dans un Cessna 172 avec l’objectif de joindre le MHC.
Dans un autre Cessna 172, le pilote raconte qu’il a, avec sa partenaire, répété au sol les positions et ce qu’ils devaient faire en cas de problème ! (nouvelle procédure et check-list ?).
L’espace à l’intérieur d’un Cessna 172 n’est pourtant pas grand :
Des rapports sexuels sont rapportés dans d’autres appareils : Piper Warrior, Cessna 310 avec pilote automatique, Cessna 182…et également une relation à trois dans un 9 places avec pilotage automatique.
…concernant les crashs d’avion
Jean Pierre Otelli dans son livre « le secret des boites noires Enregistrement avant le crash » (5) rapporte une histoire de crash intitulée « drague dans le cockpit ».
En fait la drague des hôtesses n’est qu’une des erreurs et négligences ayant conduit au crash en 1989 du Boeing 707 de la compagnie de charter Independant Air affrété pour un vol entre Bergame en Italie et Punta Cana en République Dominicaine. Les navigants avaient peu d’expérience des traversées transatlantiques, les cartes de navigation étaient anciennes, périmées depuis longtemps.
L’équipage n’était pas particulièrement adapté : le commandant de bord sortait d’une intervention chirurgicale sur un pied et boitait toujours, le copilote n’avait que 64 h de vol sur la machine et le mécano était en plein déboires conjugaux.
Les enregistrements avant l’arrivée aux Açores ont montré une décontraction inopportune ; blagues avec l’hôtesse, discussion sur la vie de rêves dans les îles.
Outre les erreurs nombreuses relevées pendant le vol, le contact avec la tour de Punta Cana a comporté deux erreurs graves. La tour n’annonce pas le bon réglage d’altimétrie et de plus le copilote entend 2000 pieds pour 3000 pieds. Cependant dans le cockpit on continue de rire.
En descente les instruments de bord donnent des chiffres sur leur position que les pilotes estiment erronés mais sans chercher à vérifier ; ils continuent de descendre.
Soudain, une alarme retentit c’est l’alarme demandant la remise de gaz (arrêt de l’atterrissage et plein gaz pour reprendre de l’altitude) mais personne ne réagit. Sept secondes s’écoulent sans réaction aucune : l’avion percute la colline. Aucun survivant.
Crash de l’ATR d’Agadir sur suicide du commandant de bord (6)
Le 21 août 1994, un avion de la Royal Air Maroc, un ATR- 42 immatriculé CN-CDT s’écrase peu de temps après le décollage d’Agadir : 44 morts. Le pilote avait intentionnellement déconnecté le pilotage automatique et mis l’avion en piqué en poussant sur le manche. Le copilote femme n’a pas pu s’opposer à la manœuvre.
Cause de l’accident : suicide du pilote.
L’origine de ce suicide étant non officiellement une déception amoureuse.
LE QUESTIONNAIRE : de la conception à l’application…
La conception
Pour avoir une approche globale de la sexualité des pilotes ce travail devait aller au delà de la simple exploration du comportement observable. Le modèle de Lazarus qui permet d’apprécier également les comportements non directement observables a été retenu pour bâtir le questionnaire d’enquête.
Arnold A LAZARUS (7) a proposé une exploration de l’individu selon 9 modalités imbriquées et a intégré ces 9 modalités dans le développement d’une thérapie de comportement multimodale. Ces 9 modalités exprimées en anglais constituent l’acronyme B A S I C I D E A.
Behavior : Comportement
Affect : Emotion/Sentiment
Sensation : Sensation/Capacité à éprouver
Imagery : Représentation/Image
Cognition : Connaissances/processus logiques
Interpersonnal relationship : Relations interpersonnelles
Drugs : Risques, médicaments
Expectative : Attentes
Attitude : Attitudes
Pour explorer ces différents aspects 14 questions ont été retenues. Leur bonne compréhension a été testée avant finalisation du questionnaire.
Rappelons les objectifs de l’enquête : en quoi la sexualité des pilotes de ligne pourrait être différente ? quelles répercussions peut on attendre du métier de pilote sur la sexualité et également de la sexualité du pilote sur l’exercice de son métier, notamment sur la sécurité des vols ?
Le questionnaire
Madame, Monsieur,
Voici un questionnaire d’enquête réalisé dans le cadre d'un travail de recherche mené en liaison avec le C.I.F.R.E.S (Centre International de Formation et de Recherche en Sexualité - Toulouse), ce questionnaire est strictement anonyme. Il a été conçu pour nous permettre d’appréhender les composantes de la sexualité des pilotes d’avion. En répondant à ces quelques questions vous apportez votre contribution et votre témoignage à un travail original.
Merci de répondre rapidement, seul(e) et spontanément, glissez ensuite ce questionnaire dans l’enveloppe jointe. Renvoyez-nous cette enveloppe après l’avoir cachetée.
l) Pensez-vous que par rapport à la moyenne votre sexualité est
nettement supérieure
supérieure
identique
plutôt inférieure
je ne sais pas
2) Est-ce que la fatigue après un vol vous a empêché d’avoir un rapport sexuel
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
3) Diriez-vous que dans vos relations sexuelles vous avez pris des risques pour votre santé
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
4) Lors de déplacements quand vous êtes en fonction, avez-vous une activité sexuelle avec un ou des partenaires autres que votre partenaire habituel
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
5) Est-ce que pour vous le plaisir sexuel est lié à l’attachement amoureux
toujours lié
très lié
plutôt lié
pas du tout lié
je ne sais pas
6) Vous arrive-t-il d’avoir peur que votre sexualité nuise à votre partenaire habituel
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
7) Diriez-vous que sur les questions de sexualité vous êtes
très bien informé(e)
bien informé(e)
normalement informé(e)
pas suffisamment informé(e)
je ne sais pas
Avez-vous pris des médicaments facilitant l’acte sexuelsouvent
parfois
très rarement
jamais
je ne sais pas
9) Aux commandes de l’avion avez-vous ressenti un orgasme
souvent
quelques fois
une fois
jamais
je ne sais pas
10) Est-ce que, pour vous, votre relation de couple est satisfaisante
très satisfaisante
moyennement satisfaisante
peu satisfaisante
pas satisfaisante du tout
je ne sais pas
11) Vos activités sexuelles ont elles eu sur la sécurité de vos vols une influence
plutôt positive
plutôt négative
au moins une fois négative
pas d’influence du tout
je ne sais pas
12) Dans le futur pensez-vous que votre sexualité va
nettement progresser
progresser
rester stable
régresser
je ne sais pas
13) Parlez-vous de sexualité avec votre partenaire habituel
souvent
parfois
exceptionnellement
jamais
je ne sais pas
14) Si vous aviez la possibilité de façon non imposée et anonyme de parler avec un sexologue dans le cadre du suivi des pilotes, iriez-vous le rencontrer
souvent
parfois
une fois
jamais
je ne sais pas
Etes-vous de sexe
masculin
féminin
Etes-vous
pilote privé
pilote de ligne
pilote militaire
pilote professionnel
Vivez-vous
avec votre conjoint/partenaire
sans partenaire
Votre partenaire actuel est-il de sexe
masculin
féminin
Quel est votre âge _________
Explication sur le choix des questions.
Question 1 sur les représentations/images (I) ; Quelle représentation a le pilote de sa sexualité ?
Question 2 sur le comportement (B) ; Est ce que les contraintes de l’exercice de la profession (stress, tension, fatigue) affectent le comportement ?
Question 3 sur les risques (D) ; Comment est évaluée l’activité sexuelle en termes de risque ?
Question 4 sur le comportement (B) ; Est ce que l’environnement socio-professionnel du pilote (déplacement loin du domicile conjugal, présence de partenaires potentielles) affecte le comportement ?
Question 5 sur les sentiments (A) ; Quelle importance est accordée au sentiment amoureux dans la sexualité ?
Question 6 sur les sentiments (A) ; Y a t-il une crainte de nuire au partenaire avec un éventuel sentiment de culpabilité sous-jacent ?
Question 7 sur l’appréciation des connaissances (C) ; Est ce que le pilote se pense bien informé ?
Question 8 sur les prises médicamenteuses (D) ; Y a t il une médicalisation de la sexualité ?
Question 9 sur les sensations (S) ; Le plaisir physique peut-il être ressenti aux commandes de l’avion ?
Question 10 sur les relations interpersonnelles (I) ; Quel regard porte le pilote sur sa relation de couple ?
Question 11 sur les risques (D) ; Quelle est l’influence de la sexualité sur la sécurité ?
Question 12 sur les attentes (E) ; Comment le pilote voit l’évolution de sa sexualité dans l’avenir ?
Question 13 sur les relations interpersonnelles (I) ; Quel partage verbal y a t-il avec le (la) partenaire habituelle ?
Question 14 sur les attentes (E) ; Y a t-il une demande d’avis de professionnels en sexualité ?
Les questions annexes portaient sur la situation socioprofessionnelle : age, sexe, situation conjugale et profession.
L’application
L’obtention des 103 réponses n’a pas été chose aisée. Le questionnaire a pourtant été remis aux pilotes par plusieurs intermédiaires sans qui cette étude n’aurait pas pu être possible.
Les voies de distribution ont été les suivantes ;
Mr Le Dr Mouchard du Centre d’Expertise Médicale du personnel navigant de Toulouse Blagnac (CEMPNTB) ,
Les hôtesses et stewards de tous les vols que j’ai pris en 2004. Leur accueil a toujours été chaleureux, le plus souvent amusé, curieux et complice. Ils et surtout elles ont acceptés de transmettre ces questionnaires aux pilotes en fonction sur le vol mais aussi à d’autres sur d’autres vols. J’ai recueilli leurs commentaires, beaucoup m’ont suggéré d’étudier la population des PNC (personnels navigants commerciaux = Hôtesses et Stewards) qui leur semblait encore plus pertinente.
Le président de l’aéro-club de Revel,
Les responsables de l’UR 9 (union régionale de la Fédération Nationale Aéronautique) qui m’ont proposé de mettre le questionnaire en ligne sur le site Internet Pilotlist (8),
Les amis pilotes et médecins et même les amis tout court.
Le questionnaire était remis dans une enveloppe timbrée à mon adresse. Le pilote n’avait qu’à cocher les réponses et à jeter l’enveloppe dans une boite aux lettres. Les réponses restaient ainsi complètement anonymes.
Le taux de réponse obtenu s’est amélioré avec le temps, il a été globalement d’environ 20%. Paradoxalement le taux de retour des pilotes privés était moins bon que celui des pilotes de ligne.
Du fait de ce mode de recrutement, il est clair que l’échantillon recueilli ne peut pas être considéré comme représentatif. Ceux qui ont répondus étant probablement plus ouverts sur ce sujet ou plus concernés.
Les résultats
L’analyse statistique (annexe p 40) a comporté
- une analyse univarié et comparative sur l’ensemble des questions
- une étude des corrélations entre les différentes questions
- une analyse multivariée dite analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM)
Les données démographiques
Population Population totale Pilotes de Ligne Pilotes Privés
Nombre de cas 103 55 48
Hommes 96 54 42
Femmes 7 1 6
Age (le plus jeune, le
plus âgé) 45.09 (22-71) 42.47 (22-58) 48.04 (23-71)
Vit avec sa(son)
partenaire 92 53 39
Partenaire appartenant
au même sexe 1 femme,
2 hommes 1 homme 1 femme,
1 homme
Dans le groupe des pilotes de ligne une seule femme a répondu contre 6 parmi les pilotes privées.
Le nombre d’homosexuel(le)s est faible parmi les répondeurs : 3%
Le plus jeune des répondeurs est un PL et le plus âgé un PP. A noter que parmi les PP six avaient plus de 58 ans (age correspondant au plus âgé des PL)
HISTOGRAMMES DES AGES
Analyse des réponses
Pour chaque question l’analyse statistique a permis de définir si les réponses des deux groupes étaient différentes (p<0.05) ou pas.
l) Pensez-vous que par rapport à la moyenne votre sexualité est
nettement supérieure
supérieure
identique
plutôt inférieure
je ne sais pas
Résultat
Il n’y a pas de différence entre les groupes
Pour environ 15% elle est supérieure ou nettement supérieure (19% chez les PP et 15% chez les PL)
Pour 57 % elle est identique
pour 17 % elle est inférieure.
Les autres ne savent pas.
La majorité des pilotes de ligne se représentent leur sexualité comme identique à la moyenne.
2) Est-ce que la fatigue après un vol vous a empêché d’avoir un rapport sexuel
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
Résultats
On observe une différence significative
Les pilotes de ligne ayant plus souvent dû renoncer à un rapport sexuel du fait de la fatigue après un vol. La fatigue est intervenue (souvent parfois, ou rarement ) respectivement pour 69% des PL et 33% des PP.
3) Diriez-vous que dans vos relations sexuelles vous avez pris des risques pour votre santé
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
Résultats
On n’observe pas de différence mais une tendance à p=0.10
Les pilotes de ligne déclarent une prise de risque supérieure à celle des pilotes privés
La prise de risque est signalée (souvent, parfois, rarement) dans respectivement 62% pour les PL contre 41% pour les PP.
4) Lors de déplacements quand vous êtes en fonction, avez-vous une activité sexuelle avec un ou des partenaires autres que votre partenaire habituel
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
Résultats
La différence ne sort pas significative bien que 47 % des pilotes de ligne répondent positivement (rarement, parfois, souvent) à la question contre 33% des PP. Toutefois cette activité est plutôt rare (24% des PL)
5) Est-ce que pour vous le plaisir sexuel est lié à l’attachement amoureux
toujours lié
très lié
plutôt lié
pas du tout lié
je ne sais pas
Résultats
Il n’y a pas de différence (mais une tendance p=0.08). Parmi les PP 10% déclarent que le plaisir sexuel est toujours lié à l’attachement amoureux contre 0% dans les PL
6) Vous arrive-t-il d’avoir peur que votre sexualité nuise à votre partenaire habituel
souvent
parfois
rarement
jamais
je ne sais pas
Résultats
Pas de différence entre les groupes. La peur est exprimée (rarement, parfois, souvent) chez 51% des PL et 44% des PP.
7) Diriez-vous que sur les questions de sexualité vous êtes
très bien informé(e)
bien informé(e)
normalement informé(e)
pas suffisamment informé(e)
je ne sais pas
Résultats
Pas de différence ; en moyenne les deux groupes se disent bien (40%) ou très bien (23%) informés
Avez-vous pris des médicaments facilitant l’acte sexuelsouvent
parfois
très rarement
jamais
je ne sais pas
Résultats
Très faible prise de médicaments pour faciliter l’acte sexuel : 6 PL sur 55 et 3 PP sur 48 déclarent une prise médicamenteuse (rarement ou parfois ou souvent). L’histogramme des âges aurait plutôt laissé prévoir une plus forte consommation chez les PP puisque 6 PP ont plus de 58 ans (limite supérieur des PL ayant répondu).
9) Aux commandes de l’avion avez-vous ressenti un orgasme
souvent
quelques fois
une fois
jamais
je ne sais pas
Résultats
Le fait est rare 7 PL déclarent oui (une fois ou quelques fois) pour 1 PP. Cette différence (tendance à p=0.06) étant probablement due à l’espace disponible dans les avions et au pilotage automatique.
10) Est-ce que, pour vous, votre relation de couple est satisfaisante
très satisfaisante
moyennement satisfaisante
peu satisfaisante
pas satisfaisante du tout
je ne sais pas
Résultats
Il n’y a pas de différence entre les groupes. Toutefois dans la population globale de l’enquête, 43% estiment leur relation de couple très satisfaisante et 43% moyennement satisfaisante. Toutefois, aucun PL ne trouve sa relation de couple pas satisfaisante du tout.
11) Vos activités sexuelles ont elles eu sur la sécurité de vos vols une influence
plutôt positive
plutôt négative
au moins une fois négative
pas d’influence du tout
je ne sais pas
Résultats
Il n’y a pas de différence mais 4 PL déclarent que leur sexualité a eu une influence au moins une fois négative sur la sécurité du vol et 6 que l’influence est plutôt positive.
12) Dans le futur pensez-vous que votre sexualité va
nettement progresser
progresser
rester stable
régresser
je ne sais pas
Résultats
Globalement, 27% de la totalité des pilotes pensent que leur sexualité va régresser et 20 % qu’elle va progresser. Pour 46% elle va rester stable. Les réponses sont liées à l’age. Après 55 ans 49% des pilotes pensent que leur sexualité va régresser et en dessous de 45 ans environ 30% pensent qu’elle va progresser.
Par classe d’âge
13) Parlez-vous de sexualité avec votre partenaire habituel
souvent
parfois
exceptionnellement
jamais
je ne sais pas
Résultats
Pas de différence entre les groupes ; 28 % parlent souvent de sexualité (33% chez les PL et 23% chez les PP), 50% parfois. Pour la réponse ‘jamais’, le chiffre est de 4% chez les PL contre 10% chez les PP.
14) Si vous aviez la possibilité de façon non imposée et anonyme de parler avec un sexologue dans le cadre du suivi des pilotes, iriez-vous le rencontrer
souvent
parfois
une fois
jamais
je ne sais pas
Résultats
Il n’y a pas de différence entre les groupes
En cas de possibilité, le sexologue serait rencontré parfois 23%, une fois 19%, jamais 26%, avec 29% de je ne sais pas ! Toutefois, 49% des PL iraient rencontrer le sexologue (une fois, parfois ou souvent) contre 40% des PP.
Etude de corrélation entre les réponses
Une croix est indiquée lorsqu’il y a corrélation entre les questions et T signifie « tendance à »
Questions Différence entre les 2 pop. p 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
1 Représentation de la sexualité 0.56
2. Fatigue < 0.001
3. Prise de risque 0.10 X
4. Partenaire extraconjugual 0.30 X X
5. Attachement amoureux 0.08 X X X
6. Peur de nuire 0.56 X X
7. Connaissance 0.85 X X X T
8. Prise de médicaments 0.50 X X
9. Orgasme en vol 0.06 X X X X
10. Relation de couple 0.83 X T
11. Sécurité des vols 0.25 X X
12. Attente 0.99 X X X
13. Expression 0.90 X X X X
14. Sexologue 0.52 X X X T T T
Analyse multivariée
Cette approche consiste à représenter dans un espace à plusieurs dimensions les différentes réponses regroupées et à projeter selon les deux axes les plus pertinents les nuages de points obtenus, ce qui permet d’apprécier les regroupements des différentes modalités et donc de définir des groupes à profil particulier
Le regroupement des différentes modalités est présenté en annexe
Cette analyse multivariée (analyse fonctionnelle des correspondances multiples) a permis de distinguer deux groupes visualisés par les deux ovales ci dessus.
La zone de gauche regroupe les points :
PL, pilote de ligne,
A > pense que sa sexualité est nettement supérieure ou supérieure à la moyenne,
B-OUI la fatigue après un vol l’a empêché d’avoir un rapport sexuel souvent parfois ou rarement,
C-OUI dans ses relations sexuelles il a pris des risques pour sa santé souvent parfois ou rarement,
D-OUI lors des déplacements lorsqu’il est en fonction il a une activité sexuelle avec une ou des partenaires autre que sa (son) partenaire habituel(le) souvent parfois ou rarement,
F-OUI il lui arrive d’avoir peur que sa sexualité nuise à sa(son) partenaire habituel souvent, parfois ou rarement,
N-OUI s’il en avait la possibilité il rencontrerait un sexologue souvent parfois ou une fois,
E-NON pour lui le plaisir sexuel n’est pas du tout lié à l’attachement amoureux.
La zone de droite regroupe les points :
PP pilote privé,
A< pense que sa sexualité est plutôt inférieure à la moyenne,
B-NON la fatigue après un vol ne l’a jamais empêché d’avoir un rapport sexue,l
C-NON dans ses relations sexuelles il n’a jamais pris des risques pour sa santé,
D-NON lors des déplacements lorsqu’il est en fonction il n’a jamais d’activité sexuelle avec une ou des partenaires autre que sa (son) partenaire habituel(le),
F-NON il ne lui arrive jamais d’avoir peur que sa sexualité nuise à sa(son) partenaire habituel,
J-NON sa relation de couple est peu ou pas satisfaisante
M-NON il parle exceptionnellement ou jamais de sexualité avec sa(son) partenaire habituel
N-NON il ne rencontrerait jamais un sexologue
E-OUI pour lui le plaisir sexuel est plutôt, très ou toujours lié à l’attachement amoureux
En résumé, l’analyse multivariée définit donc
Un groupe de pilotes de ligne qui déclarent une sexualité supérieure, pour qui le plaisir sexuel n’est pas du tout lié à l’attachement amoureux et qui ont une activité sexuelle lors des déplacements plus importante.
Ils déclarent une plus grande prise de risque pour eux même et une peur que leur sexualité nuise à leur(e) partenaire.
Ils sont plus fréquemment gênés par la fatigue et ils rencontreraient plus volontiers un sexologue.
Un groupe de pilotes privés qui estiment avoir une sexualité plutôt inférieure, n’ont jamais été gênés par la fatigue, n’ont pas pris de risque pour leur santé et n’ont pas de crainte de nuire à leur partenaire.
Ils n’ont pas d’activité sexuelle avec d’autres partenaires et pensent que le plaisir sexuel est lié à l’attachement amoureux.
Leur relation de couple est jugée peu ou pas satisfaisante, ils ne parlent pas de sexualité avec leur partenaire et ils n’iraient jamais rencontrer un sexologue.
Ces résultats suggèrent donc que le métier de pilote de ligne induit un profil de sexualité particulier.
Si nous reprenons le modèle BASIC IDEA nous pouvons rassembler ces données de la façon suivante :
Le comportement du pilote de ligne est un plus orienté vers des relations extraconjugales lors des missions (presque 1/2 des PL qui ont répondu). Il est plus gêné par la fatigue (différence significative).
Sur le plan des sentiments il distingue attachement amoureux et activité sexuelle plus volontiers que le pilote privé (tendance), mais n’a pas vraiment plus de crainte de nuire au partenaire.
Sur le plan des sensations l’expérience de l’orgasme en vol reste anecdotique avec une tendance à une plus grande fréquence.
L’image qu’il se fait de sa sexualité est qu’elle est identique à celle des autres (confirmé par les interviews). La maîtrise observée en vol ne s’étend pas aux relations sexuelles, domaine dans lequel les pilotes avouent être comme les autres.
Les connaissances sont déclarées excellentes.
Les relations interpersonnelles (de couple) sont majoritairement moyennement à très satisfaisantes.
La prise de risque personnel est déclarée un peu plus importante (tendance) et il n’y a pratiquement pas de prise médicamenteuse. Un impact de la sexualité sur les vols est un peu plus souvent exprimé (dans le sens positif ou négatif) mais cet impact semble minime et bien géré.
Les attentes en matière de sexualité dépendent de l’age.
Discussion
En complément de ces résultats différents points peuvent être abordés
Les conjugopathies
Les relations conjugales sont malmenées par les horaires de travail et l’éloignement. Parmi les pilotes que j’ai interrogé, certains sont fidèles (le planning des vols est laissé à l’épouse). D’autres se reconnaissent plus volages. Parmi les répondeurs (non représentatifs de la population des pilotes de ligne) 47% reconnaissent avoir des relations avec une autre partenaire que leur partenaire habituelle lors des déplacements. L’environnement est favorable. Il est d’ailleurs étonnant de voir l’ambiance amicale voire familiale qui peut s’installer en quelques secondes entre pilotes, hôtesses, stewards se rencontrant pour la première fois par le seul fait qu’ils sont de la même compagnie. Les conversations sont intimes, décontractées, sincères comme entre frère et sœur ou partenaires. Ce rapprochement est voulu et même nécessaire puisque l’équipage, qui ne se connaît pas, a pour mission d’amener à bon port et dans de bonnes conditions les passagers. Pilote et copilote sont donc des amis ‘obligatoires’. Toutefois, on entend des anecdotes comme une dispute qui a failli se terminer par une bagarre en escale parce que les deux pilotes visaient la même hôtesse…
Cette ambiance confraternelle souhaitée favorise la proximité et après une journée souvent fatigante il peut être difficile de se séparer pour aller dormir.
Je rapporte ci-dessous les pensées d’un pilote de ligne extraite de « Journal d’un pilote français aux Etats Unis » (9). Ces écrits sont un reflet très juste des commentaires que m’ont confiés les pilotes à ce sujet.
La vie de famille d'un pilote
« Mon premier instructeur pilote, un célibataire de 38 ans, m'a un jour confié que lorsqu'un pilote rentre chez lui, son chien aboie, sa femme le trompe, et ses enfants ne le reconnaissent plus.
Il faut croire que je n'ai pas écouté son conseil. Je me suis marié à l'âge de 21 ans, juste 3 semaines après avoir rencontré mon épouse pour la première fois. Et dans deux semaines nous allons fêter notre 8e anniversaire.
Si ce n'est pas facile pour un pilote de rester marier, l'être aux États-Unis l'est encore moins. Le taux de divorce flottant dans les 60%, un couple qui se marie aujourd'hui a plus de chance de divorcer que de rester ensemble. Pilote de ligne est la 2e profession qui divorce le plus, après le personnel militaire. On a même un acronyme pour ça; AIDS ou Aviation Induced Divorce Syndrome.
Il y a deux jours, un copain à moi, Mike, qui est un jeune commandant de bord basé à Cincinnati, est venu me rendre visite avec sa famille. C'était l'occasion pour les épouses de discuter, et j'ai appris que Mike, selon sa femme qui l'avait chopé, avait appelé une hôtesse pratiquement tous les soirs pendant toute une semaine. Sacré joueur...
Après avoir été pilote de ligne pendant 5 ans, j'ai constaté qu'un pilote, c'est un sacré spécimen. Même si je me suis disputé avec ma femme quelques heures auparavant, je peux piloter un avion en toute sécurité car je sais laisser mes émotions hors du cockpit.
D'ailleurs on ne parle même pas de nos épouses "au bureau". Nous savons que nos conversations sont constamment enregistrées par la boîte noire. Elles seront peut être la dernière chose que nos familles entendront de notre vol. De plus, comme la plupart des pilotes j'ai de l'arrogance et une certaine fierté. Je n'avouerai pas a un coéquipier si j'ai des problèmes à la maison.
Ma femme est une copine plutôt qu'une épouse. Je ne rentre pas chez moi tous les soirs après une longue journée au boulot. Ce n'est pas dîner, TV, dodo, comme les gens qui ont une vie normale. Je rentre chez moi après 3 ou 4 jours passés entre 30 000 pieds et l'hôtel.
Puis j'ai 3 jours de congés où je passe 24h sur 24 avec ma femme. On sort, on parle, on rit, on s'aime. On se comporte de notre mieux, un peu comme quand tu sors avec une fille car tu sais que c'est éphémère. J'aime ce style de vie et je ne le changerai pas.
Bien sur cela nous empêche pas de nous disputer. C'est dur quand je dois repartir en rotation et que je ne me suis toujours pas réconcilié. J'essaie de ne pas y penser lorsque je m'assois dans le cockpit et je fais la pré vol.
C'est incroyable comme j'ai la capacité de bloquer mes problèmes et je peux me concentrer sur mon boulot. Le plan de vol, la météo, les ordinateurs de bord, les systèmes de l'avion, électriques, hydrauliques, les moteurs à réactions, le centre de contrôle, les procédures de départ, les notams à l'arrivée.
Puis a l'hôtel, elle me manque. Je rejoue la scène dans ma tête et soudainement je comprends. Tout ce qu'il me fallait c'est un peu de temps, d'espace, et d'amour. Je crois qu'elle fait pareil et quand je rentre on est prêt à se réconcilier.
Nous avons deux enfants, et oui, ils me reconnaissent quand je rentre.
Je suis un bon père, je crois, même très bon. Je crois que tous les pilotes le sont. Lorsque tu apprends à piloter jeune, une partie de toi-même grandi très vite à cause de la responsabilité requise. Mais lorsque tu passes la plupart de tes journées à 30 000 pieds d'altitude à naviguer dans les cieux, à voir les nuages d'en haut, et à voir le soleil quand il se lève ou quand il se couche, une autre moitié ne grandira jamais.
Je comprends les enfants car il y a 90 cm de mon corps qui a encore 8 ans. »
Tous les pilotes de ligne interrogés vivent avec une partenaire excepté le pilote femme qui a répondu (et un pilote homme qui a coché les deux réponses). Le pilote a donc un nid où quelqu’un l’attend. Toutefois, ils expriment une difficulté de référentiel affectif due à une non gestion du temps secondaire à un emploi du temps irrégulier. Leur vie sociale est perturbée.
Le taux de divorce chez les pilotes est reconnu comme étant important. Le divorce semble faire partie de la vie du pilote. Quand ça ne va pas, il change. La conséquence néfaste exprimée est celle du coût financier. Certains pilotes travaillent pour payer les pensions alimentaires et après 6 divorces … ça peut représenter de grosses sommes.
Inversement les revenus du pilote attirent les candidates en recherche de rente. On m’a cité l’exemple d’hôtesses qui essaient d’obtenir les postes sur long courrier près du cockpit dans l’objectif de se caser.
Les pratiques sexuelles
La sexualité n’est pas un thème abordé en visite médicale systématique faite dans les CEMPN (centres d’expertise médicale du personnel navigant). On ne demande pas au pilote s’il est hétéro ou homosexuel. Un seul des 53 pilotes de ligne masculins a déclaré avoir un partenaire masculin. L’homosexualité serait plus fréquente chez les PNC (personnels navigants commerciaux), elle aurait même été à une époque un facteur de recrutement (commentaire d’un PNC).
Transexualisme
Le 15 mai 1951, Robert Cowell est devenu Roberta Cowell. Il s’agissait du premier transexuel opéré en angleterre. Il était pilote de chasse de l’armée anglaise et s’est distingué pendant la deuxième guerre mondiale. Son autobiographie est parue en 1954 (Roberta Cowell’s story) (10)
Robert Roberta
Plus récemment un pilote d’une compagnie française a également changé de sexe
Orgasme en vol
Dans l’enquête 7 pilotes de ligne et 1 pilote privé ont déclaré avoir eu un orgasme en étant en fonction. Cet art est plus facile pour le pilote de ligne qui peut laisser la responsabilité du pilotage au pilote automatique.
Des éjaculations spontanées en vol ont paraît-il été décrites chez les pilotes de voltige. Je n’ai pas pu confirmer cela auprès des pilotes de voltige que j’ai rencontré. Ils étaient d’ailleurs plutôt déçus de ne pas en avoir fait l’expérience !
Les risques sexuels et leur prévention
Le changement de partenaire augmente en théorie le risque de séropositivité HIV mais ce sur-risque ne semble pas confirmé par une plus forte prévalence de SIDA chez les pilotes. Le premier cas HIV était steward (mais ceci est contesté) et non pas pilote. Des cas de Sida chez les pilotes existent également (procès rapportés sur le net)
Habitués à appliquer des procédures pour neutraliser les risques, les pilotes appliquent donc probablement la procédure systématique du préservatif, tout particulièrement depuis la connaissance du risque HIV.
L’information sur le risque SIDA est effectuée à l’embauche et lors du passage sur vol long courrier en même temps que l’information sur le paludisme, l’alcoolisme, la drogue etc..
La sécurité des vols
n’est pas affectée sauf s’il y a implication de sentiments perturbateurs ou de fatigue physique.
Il n’y a pas de problèmes de sécurité secondaire à une activité sexuelle éventuelle pendant les vols. Un rapport sexuel en vol peut tout à fait avoir lieu dans les couchettes de l’avion. Le pilote automatique et le copilote gérant la situation.
Les situations de stress
liées aux difficultés sentimentales ou disputes avec la(le) partenaire sont identifiées et intégrées dans l’échelle de Holmes et Rahe de 1967 que les pilotes connaissent. (annexe p 39)
Sur une échelle de 1 à 100, la mort du conjoint est cotée 100, la séparation 73, le divorce 65, le mariage 50 et les difficultés sexuelles 39.
Le pilote a été sensibilisé à ces situations il sait les gérer. Il a également la possibilité de refuser une mission s’il ne se sent pas en état de l’assumer et ceci sans qu’il ait à justifier son problème.
« Si le salarié pense raisonnablement que la situation dans laquelle il se trouve ou risque de se trouver, présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, la loi lui reconnaît maintenant un droit d’alerte et de retrait (loi N°82-1097 du 23 décembre 1982) » (11)
Les conseils médicaux aux pilotes
Il ne semble pas y avoir de conseils précis en matière de sexualité ou de prévention du risque dans ce domaine.
Le besoin de maintenir un bon niveau de vigilance en vol ne permet pas de prescription d’antidépresseurs. Ceci limite notamment l’approche thérapeutique médicamenteuse de l’éjaculation précoce.
Le Viagra® est également interdit pour risque de vision bleue même si celle-ci est rarement observée.
Les pathologies
La fatigue après le vol peut perturber le rapport sexuel.
Parmi les sexologues que j’ai interrogé certains ont dans leur clientèle des pilotes de ligne. La prévalence de l’éjaculation précoce semble être la même que dans la population normale, mais ici les antidépresseurs ne pourront pas être utilisés.
Des dysérections se rencontrent également ; la demande est parfois un besoin de performance pour « assurer » quand on a une femme dans chaque port (aéroport)
Un pilote se (me) demandait si c’était normal de ne pas pouvoir se passer de plusieurs rapports sexuels par jour. L’hyperactivité existe aussi et peut perturber la vie surtout quand on est à des millions de km de son domicile conjugal.
Le pilote, dans son activité professionnelle, a toujours la maîtrise de la situation. Il appuie sur un bouton et le mécanisme obéit. Tout fonctionne au quart de tour. En art sexuel c’est un peu différent ! ils se reconnaissent d’ailleurs volontiers comme les autres dans ce domaine.
Les femmes pilotes
La communication à l’intérieur du cockpit peut être potentiellement modifiée lorsque l’un des deux pilotes est une femme.
Les commentaires recueillis confirment de bonnes relations mais les pilotes reconnaissent que c’est différent lorsque le collègue dans le cockpit est de sexe féminin. La différence de sexe interfère dans la relation mais à minima. Pour certains, le coté séducteur du pilote réapparaît et permet de faciliter la relation, pour d’autres la personnalité de la pilote est importante ; certains se disent plus à l’aise avec une pilote ayant un comportement masculin. Globalement tous mes interviewés appréciaient de voler avec des femmes. Tous m’ont laissé l’impression qu’ils avaient une image très positive de la femme. Qu’il s’agisse d’une femme unique ou que la femme idéale soit recherchée et représentée par plusieurs femmes.
Un article intéressant intitulé « Cockpit camaraderie or sexual harassment » par le Captain Kathleen Wentworth de San Francisco (12) décrit l’existence d’harcèlements sexuels en vol. Pour elle, le plus souvent ce comportement est secondaire à un manque d’information sur le comment gérer le partage du cockpit avec un pilote d’un autre sexe. Le pilote instaure alors une relation de type social (comme avec sa femme ou sa fille) plutôt qu’une relation professionnelle. Mais qu’est ce qui est acceptable dans un cockpit ?
Les cas d’harcèlement sexuel recensés aux USA depuis la loi de 1960 rapportent des situations variables ; rarement un harcèlement pur et dur du genre ‘tu couches avec moi ou tu n’auras pas de promotion’. Plus subtilement il y a création d’un environnement hostile qui peut se manifester de différente façon :
- utilisation de matériel visuel (photo porno)
- narration de blagues sexuelles
- remarques personnelles à orientation sexuelle (c’est quoi vos mensurations ?)
- utilisation de diminutifs (Honey, Dear…)
- pratique de contact physique (bises pour dire bonjour)
- remarques sur l’apparence physique (vous êtes en beauté aujourd’hui)
- commentaires sur la gente féminine (on décolle dès que ma co-pilote a fini de se faire les ongles)
On voit donc qu’aux USA la limite est vite franchie et sanctionnée. En France, la légendaire galanterie française aide probablement à la maîtrise de la situation.
CONCLUSION
Ce travail a permis de répondre à deux questions:
Est ce que la sexualité des pilotes de ligne pourrait intervenir en tant que facteur humain sur la sécurité des vols ?
- la sexualité peut être considérée comme un facteur humain mais qui est contrôlé par le pilote pour ne pas interférer.
Est ce que le métier de pilote a un retentissement sur la sexualité ?
- parmi les pilotes qui ont répondu les impacts relevés sont les suivants
o la fatigue du vol peut gêner les rapport sexuels
o la prise de risque pour sa santé dans les relations sexuelles est plus importante que dans la population des pilotes privées choisie comme référence et le plaisir est moins lié à l’attachement amoureux
D’autres points ont été mis en évidence :
Le pilote de ligne est seul maître à bord dans le cockpit mais se reconnaît comme les autres en matière de sexualité.
Il est satisfait de sa relation avec sa partenaire et change quand cela ne va plus (divorce).
S’il avait la possibilité de façon non imposée et anonyme de parler avec un sexologue dans le cadre du suivi des pilotes un pilote sur deux irait le rencontrer (une fois, parfois, souvent)
BIBLIOGRAPHIE
1. R. AMALBERTI : Briefings
Editions Dedale Av 1996
2. Paul A. CRAIG : The killing zone. How and why pilots die.
Mc Graw Hill Companies
3. Chris STREISAND : Aventures au septième ciel. (quand l’érotisme monte à bord),
Editions Altipresse 2002
4. www.milehighclub.com
5. Jean Pierre OTELLI : Le secret des boites noires
Editions Altipresse 2000
6. www.airdisaster.com/cgi_bin/
7. Arnold A LAZARUS : Multimodal behavior therapy : treating the “BASIC ID”.
The journal of Nervous and Mental Disease 1973, vol 156, N° 6 p 404-411
8. www.pilotlist.org
9. www.pilote.us
10. R. COWELL : Comment je suis devenu(e) femme
Plon 1955
11. Du bon usage du droit d’alerte et de retrait.
Facteurs Humains Numéro 11 décembre 2003 janvier 2004
12. K WENTWORTH, : Cockpit camaraderie or sexual harassment ?
Air Line Pilot Jan 1993 p 17-20
13. www.phortial.org
ANNEXES
Insolite
Sauter ou se sauter ? (4)
Humour
Après avoir fait l’annonce habituelle aux passagers concernant la durée du vol, l’heure et le temps à l’arrivé, le commandant de bord oublie de couper le haut parleur. En cabine on entend alors la voix du commandant :
« bon maintenant je bois mon café et ensuite je me fais l’hôtesse ».
L’hôtesse remonte en courant vers le poste de pilotage pour prévenir que le haut parleur est en fonction. Mais une dame âgée l’arrête : « ne courrez pas mademoiselle il a dit qu’il prenait son café avant »
Entendu sur la fréquence Sol de Toulouse Blagnac (121.90 MHz) (13)
Un matin, un banc de brouillard assez fin masquait les pistes de l’aéroport de Toulouse Blagnac. Apres quelque atterrissages d’A320 et de 737, arrive un 747 qui n’était pas un habitué du terrain. Une fois posé, cherchant à regagner le parking, le pilote émet un doute quant à sa position. La contrôleuse, pleine de bonne volonté, cherchant à rassurer le pilote, lui dit du plus naturellement du monde :
- Vous êtes sur Papa 40, j’en suis sûre, je vois votre queue qui dépasse du brouillard.
Ce à quoi le pilote plein d’humour répondit :
- Vous êtes sûre que vous ne voyez pas ma dérive plutôt ?
Entendu sur la fréquence Tour de Quimper Pluguffan (118.625 MHz)
Pilote : Roméo Juliett, courte finale 10, je me touche… Euh, je touche.
Contrôleur : c’est peut être un peu risqué à cette phase du vol, Romeo Juliett
Un coup fait par un instructeur à Rochefort St Agnant (119.30 Mhz)
A une fille qui faisait des tours de piste en solo avant de passer le brevet de base :
La fille : Fox India Alpha, en finale 13 pour un toucher*
L’instructeur : vaginal ?
La fille a rebondit trois fois
(* poser les roues et redécoller aussitôt)
Encore une perle entendue sur la fréquence Tour d’Etampes (119.05 MHz)
Pilote : Fox Bravo Papa, au point d’arrêt 24, pour pénétrer la piste 24
Contrôleur : c’est ça, pénétrez, pénétrez
Echelle de HOLMES & RAHE 1967
LISTE DES SITUATIONS STRESSANTES
Echelle de 1 à 100
Risque de déclenchement d’une maladie grave
Mort du conjoint 100
Séparation 73
Divorce 65
Prison 63
Mort d’un parent proche 63
Blessure ou maladie personnelle 53
Mariage 50
Démission ou congé 45
Réconciliation conjugale 45
Retraite. Modification santé d’un membre de la famille 44
Grossesse 40
Difficultés sexuelles 39
Arrivée d’un nouveau membre dans la famille 39
Nouvelle orientation professionnelle 39
Changement dans la situation financière 38
Mort d’un ami proche 37
Modification du type de travail 36
Modification dans la fréquence des discussions avec le conjoint 35
Emprunt bancaire important 31
Obligations de paiement inattendues 30
Responsabilités modifiées dans le travail 29
Départ d’un enfant du foyer 29
Difficultés avec les parents 29
Succès personnels démesurés 28
Conjoint commençant ou cessant de travailler 26
Début ou fin de scolarité 26
Changement dans les conditions de vie 25
Révision des points de vue personnels 24
Difficultés avec le patron 23
Changement d’horaire ou de conditions de travail 20
Changement de domicile 20
Modification dans les vacances 20
Changement dans les activités religieuses 19
Changement dans les activités sociales 18
Changement dans les habitudes de sommeil 16
Fréquence modifiée des réunions de famille 15
Changement des habitudes alimentaires 13
Vacances 13
Fêtes de fin d’année 12
Violation mineure de la loi 11
